Comment a-été-créé le service Archives-Documentation des Houillères du Bassin de Lorraine ?
Il a été créé suite à une enquête financée par la Direction des Archives de France en 1988. Cette enquête a révélé l’existence de plus de 40 kml de documents et comme l’entreprise minière était déjà en récession, l’idée a été de constituer un fonds d’archives de taille gérable et exploitable pour l’après mine.
Comment avez-vous pu mettre en place votre autorité dans une entreprise aussi grande ?
… aussi grande et aussi masculine vous pourriez dire ! Parce que c’était une entreprise de 14000 personnes à l’époque, avec 400 ingénieurs et seulement 4 femmes. J’ai pu m’appuyer sur ma connaissance historique des mines de houille, que j’avais étudiées, et sur quelques connaissances techniques. En effet, issue d’une famille de mineurs bourguignons, j’avais été guide accompagnateur dans un musée de la mine et quand j’ai rencontré pour la première fois le directeur général des houillères de Lorraine, il m’a demandé si je connaissais le plateau-rabot. Le plateau-rabot était une machine très spécifique qui était utilisée dans le bassin de Blanzy et il se trouve que je la connaissais. A partir de ce jour j’ai été adoptée par les ingénieurs. J’étais également germanophone et dans le bassin houiller lorrain, c’était aussi un sésame.
Quelles relations le service Archives-Documentation entretenait-il avec la recherche ?
Dès le départ nous avons eu un lien très fort avec le milieu de la recherche, avec l’histoire des sciences et des techniques, l’histoire d’entreprise, celle des réseaux d’entrepreneurs, les géographes. Nous avons eu la chance d’avoir des contacts les plus grands directeurs de recherche, qui nous ont envoyé beaucoup d’étudiants et ma joie c’est de voir, 20 ans après, toujours autant de chercheurs.