Table ronde : La formation archivistique à l’heure des entreprises ?

Table ronde : La formation archivistique à l’heure des entreprises ? De nouveaux débouchés sont ils envisageables ? Pour préserver leur mémoire, les entreprises ont besoin d’archivistes, comment sont-ils formés?

La dernière table ronde de la journée animée par Benoît Van Reeth, directeur des Archives départementales du Rhône, a réuni quatre intervenants, autour de la question de l’adéquation de la formation des jeunes archivistes avec la demande des entreprises.

Camille Castanié, chef de projet à Perles d’Histoire (société de conservation et surtout de valorisation des archives historiques et patrimoniales des entreprises), Laetitia Drutel de Lifing (Société lyonnaise spécialisée dans le conseil, traitement et formation en archives) et Alexis Moisdon, directeur de Naoned Système (éditeur de logiciel d’archives et de valorisation sur le web), ont tous fait un même constat : les jeunes archivistes sont principalement formés pour travailler dans le secteur public et peu d’entre eux ont une bonne connaissance du monde de l’entreprise et encore moins la vocation de devenir archiviste d’entreprise. Cette constatation faite, ils ont évoqué les compétences qu’ils recherchaient chez un archiviste pour travailler dans leur entreprise. Si les besoins, étaient un peu différents selon les cas, tous se sont accordés pour à dire qu’un socle solide de connaissance en archivistique était indispensable, et que cette compétence se retrouvait généralement chez tous les diplômés des formations spécialisées. Toutefois, avec l’évolution du métier ils avaient tous tendance à élargir leur panel de recrutement ; l’archiviste doit maintenant être à la fois archiviste, chef de projet, manager, force de proposition et intéressé par les nouvelles technologies. De plus, les compétences en gestion documentaire sont aussi très utiles, car les entreprises demandent de plus en plus de gestion des flux d’information. De ce fait, une entreprise comme Lifing qui recrutait essentiellement des diplômés en archivistique, commence à rechercher de plus en plus de jeunes diplômés de l’ENSSIB, ou de masters information et documentation.

 

Table ronde : La formation archivistique à l’heure des entreprises ?

 

Pour sa part Jean-Bernard Moné, président de l’Association des diplômés en archivistique de Lyon (ADAL),après avoir présenté brièvement l’association, a souligné le fait qu’il ne fallait pas creuser un trop grand fossé entre les missions des archivistes d’entreprise et celles de ceux du secteur public. Il a d’ailleurs, expliqué que dans son parcours professionnel il avait eu trois grandes expériences dans le secteur public et qu’elles avaient été toutes les trois extrêmement différentes. La grande hétérogénéité des offres que se soit dans l’entreprise ou dans le public est pour lui une caractéristique du métier d’archiviste. Il a ensuite présenté la formation du master de l’université de Lyon 3, qui comporte plusieurs cours qui donnent aux étudiants une approche du monde de l’entreprise (connaissance de l’entreprise, archives économiques, sociétés d’externalisation). Ces cours s’accompagnent de visites de l’Académie François Bourdon et de la société Everial. Ainsi la formation de Lyon 3, qui est avant tout généraliste, offre aux étudiants en un semestre une bonne première approche des archives d’entreprise. Pour compléter cette intervention, Benoît Van Reeth, fortement impliqué lui aussi le master de Lyon 3, a bien insisté sur le caractère généraliste de ce master et l’impossibilité de spécialiser plus les cours en un semestre. Il a aussi constaté que chaque année de moins en moins de candidats se présentaient pour suivre cette formation.

Une personne dans la salle, ancienne diplômée de l’école des Chartes, a alors fait par de son sentiment que sa formation ne l’avait pas réellement préparée à ce que l’on attendait d’elle. Elle a également soulevé le flou de la terminologie qui pour elle rend la compréhension difficile entre les jeunes diplômés et les entreprises. Cette table ronde s’est alors conclue sur l’idée que, plus que des archivistes d’entreprise et des archivistes du public, il existait avant tout des archivistes et que la distinction s’effectuait plutôt de par le type d’archives traitées et le but dans lequel s’opère se traitement.

 

Rédaction : Bouchra NEBBACH et Florian GIRAUD

 

 

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